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- Photo de famille des membres de la Task Force Climat de CGLU Afrique
- Membres de la Task Force Climat de CGLU Afrique en séance de travail
- Présidence de la Réunion de la Task Force Climat de CGLU Afrique
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Task Force Climat de Cités et Gouvernements Locaux Unis d'Afrique (CGLU Afrique) : Renforcer l’action climatique des gouvernements régionaux et locaux en Afrique
La Task Force Climat de CGLU Afrique a l'opportunité de participer à ce débat en y apportant la perspective des territoires d’Afrique
L’urgence climatique n’est pas réellement le fait de l’Afrique, car étant en retard économique par rapport aux autres régions, l’Afrique ne pollue pas
Cités et Gouvernements Locaux Unis d'Afrique (CGLU Afrique) (http://www.UCLGA.org) a convié une réunion de sa Task Force Climat à Tanger le 21 juin, précédant l'événement MedCOP 2023 organisé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed IV les 22 et 23 juin 2023. L'objectif de la réunion était de renforcer les synergies entre les différents collèges constituant la Task Force afin de réfléchir ensemble à une position commune des gouvernements régionaux et locaux d'Afrique en vue de la COP 28. Cette réunion visait également à recentrer le cadre opérationnel de la Task Force Climat afin d'être en mesure d'apporter des réponses concrètes aux questions émergentes dans le domaine du climat.
Dans leurs discours d'ouverture, à la fois M. Mohammed Sefiani, Co-président de la Task Force Climat, Vice-Président de Maison Méditerranéenne du Climat et Maire de Chefchaouen, et Mme Firdaous Oussidhoum, Conseillère spéciale de la Secrétaire Générale de CGLU Monde, ont souligné le rôle vital et l'importance de l'action collaborative pour l’implication des gouvernements régionaux et locaux dans la lutte contre le changement climatique. M. Mohammed Sefiani a mis en avant le pouvoir transformateur de la Task Force Climat de CGLU Afrique pour stimuler les initiatives climatiques à travers l'Afrique. Pour sa part, Mme Firdaous Oussidhoum, a souligné l'importance de l'engagement des gouvernements régionaux et locaux dans la lutte contre les défis climatiques. Elle a salué l’effort fait par CGLU Afrique en vue de promouvoir l’implication des collectivités territoriales d’Afrique dans l’action climatique et leur prise en compte dans la conversation mondiale concernant les enjeux et les efforts à entreprendre pour lutter contre les changements climatiques. C’est la raison pour laquelle CGLU Afrique représente la voix des collectivités territoriales du monde à la Transitional Committee for Loss and Damages des Nations Unies. Vers la COP 28, un Stocktake des pays du Sud est en train d'être mis en place dans le cadre du partenariat pour la lutte contre les changements climatiques. CGLU Monde a délégué CGLU Afrique pour représenter les collectivités territoriales mondiales dans le groupe de travail chargé de définir les modalités de travail sur le Fonds sur les pertes et dommages dont la mise en place a été décidée lors de la COP27 à Sharm El Sheikh en Égypte.
Lors de son allocution, M. Zachariah M. Njeru, Ministre des Terres, des Travaux publics, du Logement et du Développement urbain de la République du Kenya, a souligné l'importance de la Task Force pour établir la connexion entre toutes les parties dans l’action contre le changement climatique. Le Ministre a fait référence aux discussions récentes lors des COP 26 et 27, en mettant en avant des résultats clés tels que le Pacte de Glasgow, l'Objectif Mondial de Charm el-Cheikh en matière d’Adaptation et la nécessité d'améliorer les moyens de mise en œuvre et l'équité dans l'accès à la finance climat. M. le Ministre a noté qu'il existe un débat mondial en cours pour opérationnaliser ces instruments clés en vue d'une adaptation efficace et de trajectoires de développement résilientes. La Task Force Climat de CGLU Afrique a l'opportunité de participer à ce débat en y apportant la perspective des territoires d’Afrique. Le gouvernement du Kenya soutient cet apport essentiel qui permet d’établir un lien entre les décisions prises au niveau mondial, régional ou national et leur mise en œuvre sur le terrain. De plus, le ministre a souligné que le gouvernement du Kenya compte sur CGLU Afrique et sa Task Force Climat pour la mise en œuvre de l'initiative "Construire la Résilience Climatique pour les Pauvres en Milieu Urbain ” (BCRUP).
M. Mohammed Atani, représentant le Secrétariat de la Conférence africaine des ministres de l’environnement (AMCEN) et Chef du Bureau du PNUE pour l’Afrique de l’Ouest à Abidjan, a d’abord salué l’inclusion de CGLU Afrique dans la plateforme de mise en œuvre des décisions de l’AMCEN lors de sa dernière session tenue en septembre 2022 à Dakar au Sénégal, au titre des villes et collectivités territoriales. M. Atani a signalé qu’au cours de la prochaine rencontre de l’AMCEN qui aura lieu du 14 au 18 août 2023 prochains à Addis Abeba au siège de l’Union Africaine, il est attendu que CGLU Afrique présente ce que l’organisation a fait depuis Dakar sur la gestion des déchets et son inclusion dans la plateforme de mise en œuvre.
M. David Ombissi, Chargé de programme au PNUE, Bureau Régional pour l'Afrique, a apporté des précisions sur la prochaine réunion de la CMAE en août 2023 prochain à Addis Abeba et plus précisément au sujet de la nécessité du renforcement de la collaboration entre les différentes parties. La rencontre aura lieu du 14 au 18 août 2023 avec deux segments : le segment des experts les 14 et 15 août 2023 ; et le segment ministériel les 17 et 18 août 2023. Cette 19eme session préparera la Semaine africaine du Climat en septembre 2023 à Nairobi et la COP 28 à Dubai. M. Ombissi a également mentionné le processus en cours sur la mise en place d’un instrument relatif à la gestion des produits chimiques en septembre et la prochaine assemblée du PNUE. CGLU Afrique devra formuler un rapport au sujet des missions qui lui ont été confiées à Dakar.
M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique, a souligné l’urgence pour l’Afrique de s’attaquer au défi de l’adaptation au changement climatique qui est par excellence la priorité de l’action climatique en Afrique. Le Secrétaire général de CGLU Afrique a insisté sur la nécessité de la justice climatique envers les pays en développement et l’Afrique en particulier, qui n’a participé que marginalement au dérèglement climatique en cours, et dont le continent paie pourtant un prix très élevé. La justice climatique devrait commencer par équilibrer les efforts déployés dans l’action climatique mondiale entre l’atténuation du réchauffement climatique et l’adaptation au changement climatique. La justice climatique est aussi à rechercher dans la facilitation de l’accès des collectivités territoriales a la finance climat. Les collectivités territoriales sont en effet en première ligne en matière d’adaptation au changement climatique. M. Elong Mbassi a rappelé qu’une des raisons pour lesquelles l’adaptation au changement climatique est restée le parent pauvre de la finance climat est l’absence d’indicateurs chiffrés permettant de mesurer l’impact et les progrès réalisés en matière d’actions d’adaptation. Il s’agit d’un chantier à ouvrir d’urgence auquel les membres de la Task Force Climat de CGLU Afrique devraient prendre une part importante. "Nous sommes attendus sur la mise en œuvre des décisions de la Conférence des ministres africains de l’environnement (CMAE)", a indiqué Mr Elong Mbassi, ajoutant que "on attend de nous, collectivités territoriales, de travailler la main dans la main avec les sociétés civiles, d’apporter la preuve que l’action climatique aura un impact à partir du moment où elle se fait avant tout au niveau local sous l’impulsion des maires et leaders des collectivités territoriales. C’est l’aboutissement d’années d’efforts de plaidoyer en faveur de l’action multi-niveaux et multi-acteurs. Ce plaidoyer porte aussi sur le besoin de justice climatique, notamment pour compenser les services éco systémiques que nos pays rendent à l’Humanité. À ce propos, il convient de signaler l’organisation du 12 au 16 octobre 2023 à Brazzaville du Sommet des Trois Bassins hydrauliques et forestiers de l’Amazone, du Congo et du Mékong qui représentent 80% de la biodiversité mondiale et qui ont un rôle essentiel dans la séquestration du carbone sans laquelle la température de la planète serait hors des limites acceptables. Or ce service écosystemique n’est pas apprécié à sa juste valeur. C’est la raison pour laquelle a l’invitation du Président Sassou Nguesso du Congo, une réunion des chefs d’Etat des pays des Trois Bassins a eu lieu à laquelle a également été associé un Forum des collectivités territoriales des Trois bassins”, a ajouté le Secrétaire général de CGLU Afrique.
Lors des échanges qui ont fait suite aux allocutions introductives, Mme Chantal Colle, Directrice de l’Initiative Africaine sur les Énergies Renouvelables (AREI), a exprimé sa frustration quant aux résultats de la COP27, où la parole de l’Afrique n’a pas été suffisamment portée assez haut. L’injustice faite à l’Afrique dans le domaine du climat doit être criée haut et fort. L’urgence climatique n’est pas réellement le fait de l’Afrique, car étant en retard économique par rapport aux autres régions, l’Afrique ne pollue pas. De plus, le continent peut profiter des progrès technologiques pour adopter des solutions bas carbone.
AREI est une initiative née à la COP21, de la volonté des chefs d’Etat africains avec le soutien d’une dizaine de pays développés et de l’Union européenne. Deux milliards d’Euros ont été affectés à cette initiative, ce qui a permis en moins de 3 ans d’ajouter 10 Gigawatts au potentiel énergétique du continent de donner accès à l’énergie à plusieurs centaines de milliers de personnes en Afrique. AREI a réservé une enveloppe de 200 millions d’Euros pour servir d’amorce pour la réalisation de grands projets hydroélectriques de type Inga. Malheureusement, la crise sanitaire du COVID-19 n’a pas permis de dégager cette somme. Il y a donc là un potentiel de financement qui peut être mobilisé pour accélérer l’accès à l’énergie et à l’eau des zones reculées ou des petites villes. Il est en effet paradoxal que l’Afrique qui possède les deux tiers des réserves mondiales d’hydrogène dans le monde ait la population ayant le moins d’accès à l’énergie. AREI à justement pour objectif de combler cette lacune, en ayant recours le plus possible aux énergies renouvelables et aux solutions décentralisées.
AREI souhaite ardemment participer à la Task Force Climat de CGLU Afrique et y porter la préoccupation de l’accès à l’énergie et des efforts à déployer pour les actions d’atténuation du réchauffement climatique.
M. Mohamed Nbou, Conseiller Climat au Secrétariat Général de CGLU Afrique et chargé de la Task Force Climat, a rappelé l’historique de la mise en place de la Task Force Climat de CGLU Afrique et les conclusions de sa séance de travail tenue en 2019 à Katowice en Pologne, au cours de laquelle les membres de la Task Force Climat se sont répartis au sein des huit domaines de travail dans lesquels ils ont pu apporter une plus-value du fait de leur compétence particulière. Cette répartition a été actualisée comme suit :
1. Coopération décentralisée
Chef d’Equipe : CGLU Afrique
Membres : CCRE ; Climate Chance
2. Adaptation et Résilience
Chef d’Equipe : Africa Adaptation Initiative
Membres : PACJA ; C40 ; Université d’Agadir
3. Accès à l’énergie et atténuation du réchauffement climatique
Chef d’Equipe : AREI
Membres : ICLEI Africa ; AMEE ; GCOM
4. Territorialisation des CDN
Chef d’Equipe : CGLU Afrique
Membres : ÉNERGIES 2050 ; GCOM
5. MRV (Mesure, notification et vérification)
Chef d’Equipe : CDP
Membres : Université d’Agadir ; Université de Marrakech ; ADEME ; ENERGIES 2050
6. Finance Climatique
Chef d’Equipe : Banque Africaine de Développement
Membres : BOAD ; BIDC ; DBSA
7. Renforcement des Capacités
Chef d’Equipe : PCCB
Membres : ALGA/CGLU Afrique ; 4C Maroc ; ADEME ; PACJA
8. Communication
Chef d’Equipe : Climate Chance
Membres : CGLU Afrique ; ICLEI Afrique.
M. Nbou a par ailleurs expliqué que les efforts de CGLU Afrique ont porté sur l’inscription de CGLU Afrique en tant que représentant des territoires dans l’écosystème institutionnel du Climat et de la finance climatique au niveau africain et mondial.
M. Nbou a également indiqué que CGLU Afrique était en charge de quatre programmes, dont trois financés dans le cadre des programmes Readiness financés par le Fonds Vert pour le Climat, portant sur : 1. la territorialisation des CDN du Maroc dans la Région du Souss-Massa ; 2. l’appui aux collectivités territoriales de l’espace UEMOA en Afrique de l’Ouest pour la préparation et la mise en œuvre des plans Climat-Energie des territoires ; 3. le projet de décarbonation des zones industrielles dans la Région de Tanger. Et l’initiative "Renforcer la résilience climatique pour les pauvres en milieu urbain" (BCRUP) dont la mise en œuvre fait l’objet d’un accord de Partenariat entre le gouvernement du Kenya et CGLU Afrique, et qui en est au stade du montage et de la recherche de financements.
La mise en œuvre de ces projets ne peut pas se faire sans la mobilisation des compétences représentées par les membres de la Task Force Climat de CGLU Afrique.
M. Nbou a enfin informé les membres de la Task Force Climat qu’il leur est également demandé de confirmer leur volonté de participer à un consortium en vue de répondre à un appel à projets initié par la BMZ allemande autour des innovations en matière de mobilité, de décarbonation des processus industriels, et d’adaptation au changement climatique. Les termes de référence seront diffusés auprès des membres qui doivent rapidement confirmer leur intérêt, compte tenu des délais très courts de soumission des projets (fin juillet 2023).
Madame Aïssatou Diagne, Chargée de Mission auprès de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) a présenté les initiatives de la BOAD dans le domaine du Climat et confirmé l’intérêt de la BOAD de participer à la Task Force Climat de CGLU Afrique.
S’exprimant au nom des sociétés civiles africaines, M. Augustine Njamnshi, Président du Comité des Affaires Techniques et Politiques de la Panafrican Climate Justice Alliance (PACJA), a partagé les contributions de son organisation et ses perspectives sur l'action climatique. Il a confirmé l’engagement de PACJA à participer dans le domaine de l’adaptation et de la résilience, et dans celui du renforcement des capacités des communautés de base.
Mme Rajae Chafil, Directrice du Centre 4C (Centre de Compétences en Changement Climatique), au Maroc, a mis en lumière les initiatives du centre pour relever les défis du changement climatique en Afrique. Mme Chafil a notamment attiré l’attention sur le besoin urgent d’établir une cartographie des risques climatiques encourus par les collectivités territoriales, travail que 4C Maroc mène actuellement en collaboration avec les faîtières des collectivités territoriales au Maroc. Elle a indiqué que 4C Maroc est prêt à partager son expérience dans ce domaine avec les autres pays africains. 4C Maroc a confirmé par ailleurs sa disponibilité à travailler dans les différents domaines qui lui ont été attribués dans le cadre de la Task Force Climat de CGLU Afrique.
M. Stéphane Pouffary est intervenu pour présenter ÉNERGIES 2050, une association qui accompagne les pays africains dans la préparation des négociations Climat, et participe à l’élaboration de leur CDN et au suivi de leur mise en œuvre. "ÉNERGIES 2050 soutient la Task Force Climat de CGLU Afrique et est fière d’y participer", a indiqué Mr Pouffary, ajoutant que l’association "ÉNERGIES 2050 apprécie à leur juste valeur les progrès réalisés par CGLU Afrique, notamment son inscription parmi les institutions officielles reconnues dans l’écosystème du Climat en Afrique".
Madame Meggan Spires s’exprimant au nom d’ICLEI Africa, a souligné le travail en partenariat que CGLU Afrique et ICLEI Afrique ont réalisé au cours des dernières années, concrétisé par la signature d’un protocole d’accord dont les deux entités peuvent se féliciter. Mme Meggan Spires a rappelé que cette relation de partenariat s’est renforcée encore grâce à la participation de ICLEI Africa et de CGLU Afrique à la mise en œuvre de la Convention des Maires pour le Climat et l’Energie en Afrique Subsaharienne (COM SSA). ICLEI Afrique a confirmé sa participation à la Task Force Climat de CGLU Afrique et s’est déclarée prête à collaborer à la réalisation des projets présentés, y compris pour répondre à l’appel à projets de la BMZ.
M. Romain Crouzet, Directeur Général de Climate Chance, a confirmé l’intérêt de son organisation à participer à la Task Force Climat de CGLU Afrique et à participer aux projets en cours ou à venir dans ce cadre. Le Directeur Général de Climate Chance a invité les membres de la Task Force à prendre part à la Conférence Climate Chance prévue du 22 au 25 octobre 2023 à Yaoundé au Cameroun.
M. Aziz Fassouane, Vice-président de l'Université Ibn Zohr à Agadir, a souligné le rôle central de l'Université dans la prise en compte des défis liés au changement climatique et à la promotion du développement durable. M. Fassouane a mis en avant les initiatives entreprises par l'Université Ibn Zohr en collaboration avec CGLU Afrique, en mettant l'accent sur la recherche, le partage des connaissances et le renforcement des capacités en tant qu'outils essentiels pour doter les gouvernements locaux de l'expertise nécessaire pour relever efficacement les défis liés au climat.
À la fin de la réunion, CGLU Afrique a confirmé sa détermination à travailler avec les membres de la Task Force Climat afin de montrer l’apport des collectivités dans l’action climatique et dans les réflexions sur les méthodes et outils à mettre en place pour aligner l’action climatique locale avec les engagements nationaux et mondiaux. M. Mbassi a réitéré les remerciements du Secrétariat de CGLU Afrique à l’endroit des membres de la Task Force Climat pour leur engagement à participer à la nouvelle étape de développement de l’action climatique des collectivités territoriales, notamment en Afrique.
La séance fut levée à 18 heures.
Distribué par APO Group pour United Cities and Local Governments of Africa (UCLG Africa).
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